DÉMARCHE ARTISTIQUE DE MAURICE LOUIS
Maurice Louis est un artiste autodidacte qui s’affirme par une liberté, loin de l’académisme rigoureux : Il ne s’impose rien, il ne s’interdit rien, il n’utilise aucune règle pour obtenir le rendu qu’il désire. La liberté réside aussi dans sa façon de travailler puisqu’il ne s’impose aucun outil particulier, ni aucune technique spécifique. Son travail est instinctif. Il laisse place aux aléas du hasard, notamment des erreurs qui peuvent survenir, qui vont lui servir d’énergie nouvelle pour rebondir vers une orientation qu’il n’avait pas prévue au départ. L’œuvre naissante prend alors une forme inattendue empreinte d’une émotion nouvelle. Ses impressions, ses émotions, sa vision lui permettent de se libérer des «règles» rigides et de passer par-dessus les carcans techniques pour libérer ses sensations afin de les transmettre, à sa manière, dans le fruit d’un travail qui prend sa source dans l’instinct du moment.
Le Métallurgisme artistique, un nouveau mouvement artistique
Le «Métallurgisme artistique» prend naissance dans la définition même du métallurgiste: «ouvrier qui travaille dans la métallurgie». Maurice Louis donne l’illusion du métal (bronze, fer, etc.), à l’aide de ses outils de peintre. Le métallo artiste va plus loin et remonte l’histoire jusqu’à l’âge du bronze, période caractérisée par l’usage de la métallurgie du bronze et précédant celle du fer et succédant à celle du cuivre. Le retour dans le passé fait référence, chez l’artiste, au recul nécessaire qu’il a pris face à son travail éclectique à la fin de l’année 2014.
Il s’est senti obligé d’aller momentanément dans une seule direction pour maîtriser la technique. Ses «Bronzaïs» et ses «Métali-k», œuvres plastiques donnant l’illusion d’un travail sur métaux et alliages, étaient sorties de ses expérimentations et s’étaient progressivement imposées en 2014 comme quelque chose de nouveau aux yeux du public. Le «Métallurgisme artistique» devait alors englober, en janvier 2015, son travail bronze/métal et tout le travail à venir, basé sur l’impression du travail métallurgique.
La notion chronologique cuivre, bronze, métal, etc. n’est peut-être pas qu’un stade évolutif dans l’histoire de Maurice Louis, mais doit être perçu comme une technique durable qui influencera sans doute l’art contemporain de ce premier quart du XXIe siècle.
L’idée philosophique derrière l’œuvre est de puiser dans le passé pour mieux entrevoir l’avenir.
Les autres styles de Maurice Louis
Maurice Louis a toujours été attiré par l’art abstrait. Il apprécie particulièrement l’accumulation de la matière picturale sur la toile et les traces laissées par le couteau à peindre sur celle-ci. Ce qu’il aime par-dessus tout, c’est la liberté que l’on retrouve dans l’art abstrait; la liberté de voguer au gré de l’imagination, la liberté dans l’exécution, la liberté dans la perception de l’œuvre achevée. Lyrique ou géométrique, l’abstraction va de pair avec sa personnalité qui se défend d’utiliser les carcans rigides des règles académiques.
Ses œuvres à caractère zen sont une autre façon de s’exprimer. Le dépouillement est un retour à l’essentiel. Il va droit au but. Le vide et le plein s’équilibrent dans des contrastes visuels sentis. Le vide favorise l’interaction du public avec l’œuvre, le poussant à une intériorité réflexive, méditative, compréhensive. Le plein représente forme et volume, il exprime rythme et mouvement, il suggère ombre et lumière; les traits interprètent un langage créatif intérieur qui s’exprime extérieurement, visuellement, sur le support.
Démarche écrite par HeleneCaroline Fournier, théoricienne de l’art et critique d’art.